L'histoire de Théah ...

Histoire

Ce court exposé n’est bien sûr pas exhaustif mais vous donnera un bref aperçu de l’histoire de Théah.
Les abréviations « AUC » et « AV » sont les acronymes d’expressions théanes signifiant respectivement « Année de fondation de la Première Cité » et « Année de la vérité ». Les dates AUC se situent avant l’année du Premier Prophète et les dates AV se situent après.

Emergence de la Vieille République ( AUC 1 – AUC 340 )

On a coutume de faire commencer l’histoire de Théah à la fondation de la Première Cité. Au cours du Premier Âge, une république fut instaurée sur les terres que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Vodacce. Ce fut un véritable âge d’or pour des héros, des philosophes et des scientifiques dont les travaux inspirent encore aujourd’hui les érudits théans. La Veille République donna également à Théah sa première religion organisée, basée sur une foi déduite des planètes observables.

Chute de la République, apparition de l’Empire ( 700 AUC – 724 AUC )

Avec le temps, la corruption gangrena la République, qui fut finalement remplacée par un Empire. L’imperator Gaius Philippus Macer, qui était le neveu d’un sénateur très populaire, s’empara du pouvoir à la faveur d’un putsch. Dans un ultime effort pour reprendre le pouvoir, les sénateurs utilisèrent les connaissances tirées de l’étude des livres et des objets de Syrneth et devinrent ainsi les premiers sorciers que le monde ait connus. Le pouvoir changea à nouveau de détenteur et l’Imperator ne fut bientôt plus qu’une marionnette entre leurs mains. L’Empire étendit son influence et les sénateurs firent valoir leurs prétentions sur les terres fertiles qui s’étendaient aux frontières.

Le Premier Prophète ( 1 AV – 200 AV )

Le début de « l’âge moderne » ( Anno Veritas ) fut marqué par l’avènement du Premier Prophète. 50 ans après que les sénateurs eurent pris le contrôle de l’Empire, un inconnu fit son apparition au Sénat. Il prétendait être le prophète d’un dieu appelé « Theus » et flétrissait ceux qui se livraient à la sorcellerie, affirmant qu’il s’agissait d’une abomination aux yeux du créateur du monde. Le prophète fit bientôt l’objet d’un véritable culte dans tout l’Empire et le sénat comprit qu’il représentait une menace pour son autorité. Le prophète fut exécuté, mais sa mort eut pour effet de galvaniser ses fidèles. Le culte gagna en influence et en importance jusqu’à ce que finalement, dans une manœuvre politique qui changerait à jamais la face du monde, l’Imperator déclare que la foi enseignée par le Prophète était la seule vraie foi, donnant ainsi à ses enseignements le statut de religion officielle de l’Empire. Il déclara en outre qui quiconque rejoindrait l’église deviendrait citoyen de plein droit de l’Empire. Cette décision de l’Imperator mit fin au pouvoir des sénateurs et des derniers prirent la fuite vers les Etats frontières, loin de l’église du Prophète.

Plusieurs Empires ( 100 AV – 300 AV )

Au cours des deux siècles qui suivirent, l’Empire devint trop grand pour être gouverné et fut divisé en deux entités politiques distinctes : l’Empire de l’Est et l’Empire de l’Ouest. Les deux empires étaient malmenés par les attaques des barbares, les querelles politiques internes et les razzias sur leurs frontières. Bientôt, les deux géants s’effondrèrent, jetant Théah dans la période la plus sombre de son histoire.
Les frontières politiques disparurent lors des nombreux conflits qui opposèrent les barons luttant pour s’approprier la terre et le droit de porter le titre de « Haut Roy ».

Le Deuxième Prophète ( 305 AV – 306 AV )

Le Deuxième Prophète, dont la venue avait été annoncée par le premier, arriva des terres de l’Est, connues dés lors sous le nom d’Empire du Croissant de Lune. A l’instar de son prédécesseur, il dénonça la sorcellerie, mais au lieu d’employer des mots d’apaisement, il appela à l’exode. Il rassembla une foule immense et entama à sa tête un grand pèlerinage en direction de l’Empire de l’Est. Malheureusement, lui et nombre de ses fidèles furent tués sur les frontières de l’Empire du Croissant de Lune, ce qui déclencha une série de croisades destinées à châtier les assassins du Prophète de Theus. Les croisades s’étalèrent sur plusieurs générations et repoussèrent peu à peu les frontières de l’Empire du Croissant. Durant quelque temps, les Théans furent maîtres d’une large portion du territoire du Croissant, mais la puissance combinée de toutes les armées de l’Empire de l’Est permit finalement de les repousser hors des frontières.

L’Imperator Corantine ( 312 AV – 376 AV )

Les croisades terminées, de nombreux rois tentèrent d’unifier les régions de Théah en un nouvel empire. Le plus valeureux de ces hommes, Corantine, conquit toutes les terres qui constituent aujourd’hui la Montaigne, la Castille et une partie de l’Eisen. Le royaume de Corantine était le plus grand depuis la chute du Vieil Empire. En 312 AV, il déclara la foi des Prophètes religion officielle de son empire, mais il existe alors tant de cultes différents qu’il était impossible de les rassembler en une seule et même foi. Corantine ordonna qu’un credo unique soit établi et c’est cet acte qui donna naissance à l’église du Vaticine. Le centre de cette église devait être le lieu où le Premier Prophète s’était exprimé : Vodacce.
L’Empire de Corantine était puissant, mais il ne résista pas très longtemps à sa disparition. L’Empereur partagea la terre entre ses 3 fils, mais aucun d’eux ne possédait le sens politique de leur père. Une fois de plus, l’empire s’effondra, le monde bascula dans le chaos et , trois siècles durant, la seule autorité reconnue fut celle de l’église du Vaticine.

L’Imperator Carleman ( 600 AV )

Au VIIe siècle, un homme nommé Carleman parvint à unir tout Théah ou presque sous sa seule autorité. Il conquit les terres de Montaigne, d’Eisen et de Vodacce et fut sacré Haut Empereur de Théah par le Hiérophante ( pape ) de l’église du Vaticine. A cette époque, l’église avait acquis un pouvoir politique considérable, un pouvoir que bien des rois de Théah n’eurent jamais. Elle était également devenue le bastion de la science et du savoir ; l’immense majorité des progrès réalisés dans ces domaines étaient dus aux recherches et expériences menées par les clercs de l’église.

Le Troisième Prophète ( 1000 AV )

L’arrivée du Troisième Prophète en Castille fut sans doute le moment le plus terrible de tout l’histoire de l’église du Vaticine. Le prophète changea en effet le ton et la nature du message répandu par l’église : il ne parla pas de paix ni d’exode, mais de feu et de sang. Pendant des siècles, la Castille et l’Empire du Croissant de Lune avaient entretenu des relations commerciales amicales, qui avaient d’ailleurs imprimé leurs marques sur la culture castilliane. Les civilisations et le sang des Castillians et des Croissantins s’étaient mêlés mais le Troisième Prophète les qualifia d’infidèles et appela à une nouvelle croisade contre les assassins du Deuxième Prophète. Peu après la croisade, il déclara que la Castille serait le nouveau siège de la seule vraie foi et cette déclaration fit couler le sang sur les autels de l’église. Une guerre meurtrière éclata entre le prophète réfugié en Castille et le Hiérophante de Vodacce. « La guerre du Hiérophante » s’acheva par la victoire de la Castille et la capitale de l’église fut déplacée à l’ouest. Toutefois, dans la pratique, l’essentiel de son pouvoir politique demeura en Vodacce.
Le Troisième Prophète créa un ordre religieux qu’il appela « l’Inquisition » et qui n’avait de compte à rendre qu’au Hiérophante. Sa mission était de traquer et d’éliminer tous ceux qui pratiquaient les arts noirs de la sorcellerie. La création de cet ordre était un défi lancé aux nobles de Théah et mit l’église en porte à faux avec la plupart des nations. Quoi qu’il en soit, la sorcellerie ne fut plus pratiquée ouvertement durant près de 5 siècles.

Le mouvement de la Protestation ( 1517 AV – 1638 AV )

Pendant des siècles, l’église dirigea d’une main de fer le destin de Théah. Mais à l’instar de ses homologues profanes, elle fut peu à peu rongée de l’intérieur. Les prélats de l’église tiraient profit du pouvoir qu’ils détenaient, condamnant sans pitié ceux qui s’opposaient à leur credo. Cet état de fait changea brusquement en 1517, lorsqu’un moine d’Eisen nommé Mattias Lieber, créa ce qu’on allait appeler « le mouvement de la Protestation ». Tous ceux qui étaient écoeurés par les excès de l’église rejoignirent bientôt le mouvement et, en l’espace d’une décennie, l’église du Vaticine avait perdu près d’un tiers de ses ouailles. Elle répondit à cette désertion par le feu. Plusieurs dizaines d’années durant, les Protestataires furent brûlés dans tout Théah et les bûchers ne s’éteignirent que le jour où Eisen accepta de donner asile aux « Liebers ».

La guerre de la Croix ( 1636 AV – 1666 AV )

Lorsque l’Imperator d’Eisen ( un homme tolérant qui se moquait bien de la foi de ses sujets tant qu’ils étaient fidèles à l’Eisen ) décéda en 1638, il fut remplacé par un Imperator fanatiquement dévoué au Vaticine. La tension qui couvait entre les deux religions allait bientôt dégénérer en guerre.
Le nouvel Imperator exigea des Protestataires qu’ils abjurent leur foi et prêtent allégeance à l’église du Vaticine. Il n’en fut rien. La guerre de la Croix dura trente ans et il s’en fallut de peu qu’elle ne marquât la fin de l’Empire d’Eisen. Les nations voisines tirèrent grand profit du conflit, tout spécialement Vendel, qui prit rapidement la place de l’Eisen au rang des grandes puissances mondiales. La guerre affaiblit également le pouvoir de l’église du Vaticine à un point tel qu’elle ne retrouva jamais son influence d’antan. Un bain de sang de 30 années suffit à écarter les Théans de toute velléité prosélyte à l’égard de leurs voisins. De nombreuses nations rompirent avec l’église du Vaticine, au nombre desquelles notamment les trois petites îles situées dans les mers au nord de la Montaigne.